Nightclubbing avec un passager sauvage
Par Franck Laurençon
(>english version. Translated by Hilary Burgess)
Lundi 2 mai 2022, Lyon
Putain de mec… Incroyable, je t’assure.
[conversation téléphonique avec Franck Laurençon]
Un son, j’avais jamais entendu ça. Tu ressentais les vibrations dans le dos de ton siège… Sa voix inchangée… Iggy Pop continue d’arpenter la scène avec classe et énergie.
« Iggy Pop a choisi l’amphithéâtre de la salle 3000, pas le théâtre de Fourvière où tous les grands noms de la musique se produisent à Lyon – notamment ses vieux amis Lou Reed & David Bowie. Non, la salle 3000, à la Cité Internationale, complexe récent, voué originellement à des conférences et séminaires, divers et variés. Parking souterrain et payant (aucun problème pour se garer), ascenseurs modernes, couloirs bien décorés et on arrive dans le saint des saints d’une salle de concert – la buvette (?) Immense file d’attente, c’est de très bon augure.
Puis les sièges rouges ambiance feutrée, la scène est encore éclairée.
Je compte cinq amplis. Ça me parait très sobre, pour ce monstre d’Iggy, rapport à ce son qu’il envoie depuis toutes ces années.
Comme annoncé, ça démarre sur une ambiance jazzy. Les titres de son album de 2019, Free, s’enchaînent, avec cependant un rythme plus rock, et un son d’une puissance telle, que je la ressentais dans le dos de mon siège. On se délecte de ce merveilleux moment, assis gentiment sur nos beaux sièges rouges Et dans la set-list arrive Lust for life et dans la feutrée salle 3000, les plus nostalgiques du punk-rock ont déferlé sur le devant de la scène. Le CONCERT ROCK d’Iggy Pop s’affirmait. Jet du pied du micro ; reprise de sa chorégraphie, sa danse, ses danses. Comme un retour en arrière attendu et apprécié par tous et par lui en premier, je pense.
Premier rappel avec Night Clubbing (histoire se souffler un peu). Et que c’était beau !
Search and destroy pour finir dignement, pour ainsi dire. EN PARRAIN DU PUNK.
La présentation des musiciens, en français. Iggy Pop, francophile heureux et convaincu. Iggy précise, avec un irrésistible accent, que l’un de ses musiciens est Français et qu’il « vient des Alpes »… Pourquoi cette précision ? Peu importe : il y a de la magie là-dedans, une magie qui réside dans un amour grand comme ça pour tout ceux qui l’accompagnent.
Avec sa magnifique voix. Il nous a salué sobrement. Pas d’artifice avec Iggy. Juste son énergie, sa simplicité devant nous et son gigantesque talent ».
Franck Laurençon
« Bon, rien à voir avec cette chronique « amuse-bec », mais je pensais à un truc. La première fois que j’ai écouté Iggy and the stooges, c’est la première fois que j’ai fumé un joint. C’est aussi la première fois que j’ai bu du rhum et c’est la première fois que j ai fumé un joint en buvant du rhum… C’était avec mon copain Duduche. T’es pas obligé de le mettre dans ce que tu appelles les « appréciations amuse-bec ». Je pensais à ça, en passant, rien de plus ».
[Conversation téléphonique avec Franck Laurençon]