UNE BATAILLE APRÈS L’AUTRE

de Paul Thomas Anderson
histoire d’amour

par David Laurençon

Anderson

Le coup de cœur cinématographique de certains, l’horreur idéologique et politique des autres. Pour moi : ce n’est pas un film à casser des barreaux de chaises, mais je me suis bien marré, et même, j’ai failli versé ma larme, lorsque Bob (Leonardo di Caprio) retrouve et enlace Willa (Chase Infiniti), sa fille qui n’est pas sa fille, puis lorsque Charlene/Willa lit la lettre d’adieu ou de bonjour de Perfidia (Teyana Taylor), sa maman ;
Des scènes m’ont fait rigoler : l’inextricable trique du Colonel S.J Lockjaw (Sean Penn) face à l’ennemi et le canon d’un flingue dans le cul, garde à vous ! ; Sensei (Benicio Del Toro) se faisant arrêter par les flics, oh, il a jeté par la portière de sa voiture un déchet (Pat ou Bob, son ami, pour le sauver) et qu’il a bu quelques petites bières, pas plus…)

De l’action et une course poursuite roady tranquille et haletante et du rythme et de la poésie et un chouilla d’érotisme pervers pour de faux, j’adore, et j’adore ce casting de stars – ces gars & garces qui font que le cinéma est art magique entre tous – Hollywood Système – et je n’ai pas vu le moindre signal politique dans ces 2h40 de film, jamais je n’aurais dû, ce matin, lire les « avis » internet, spectateurs ou journalistes pleurnichant sur un soi-disant « message anti-fa ».
Ca ne tourne pas rond, dans la tête du suprématiste blanc Lockjaw, c’est sûr et ça ne tourne pas rond dans la tête de la révolutionnaire Perfidia. Peu importe, ici on regarde un film (tourné en VistaVision, s’il vous plaît), c’est du cinéma et tout le monde sait que les extrémistes sont en général très cons : autre sujet, donc hors sujet.
Dans Une Bataille après l’autre, tout roule comme sur des roulettes pour Paul Thomas Anderson et ses acteurs, pour la mise en scène et la réalisation. Reste sans doute à lire le bouquin dont le film a été aussi originellement que vaguement tiré, Vineland, de Thomas Pynchon. On dit que voilà des années que P.T Anderson tenait à cette adaptation. Pour l’heure : un chouette divertissement et des fantasmes sans conséquences.

Anderson
Teyana Taylor

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