AIME TON PROCHAIN, nouvelles de Stéphane Blanchet

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AIME TON PROCHAIN, tu verras comme c’est bon

Et goûtu. C’est aussi sensible et émouvant, que cruellement sardonique : ce mariage heureux des choses du coeur et celles de la mort n’est pas un tour de passe-passe, mais le signe positif d’un talent littéraire pas croyable. Stéphane Blanchet est précis, délicat, ferme et assuré. Nul besoin d’écrire comme un bourrin – le dada de ceux qui n’ont, de l’écrivain, que le fantasme hargneux de voir leur patronyme sur une couverture – nul besoin d’aligner des vulgarités brutales, pour dire à quel point le monde est dur et injuste et pourri. Bien au contraire : il faut maîriser la langue, le style, garder le rythme, respecter et aimer. Ne pas prendre son prochain – son lecteur – pour une cruche.
Blanchet excelle.
Son écriture est malicieuse, bluffante, et les histoires racontées ne font pas de cadeaux (pour le « de quoi ça parle », je renvoie au quatrième de couverture du livre).
Stéphane Blanchet est, ou deviendra un vrai et grand écrivain, s’il n’est pas trop feignasse, s’il se bagarre a minima pour se trouver un éditeur à la hauteur, et s’il a un peu de chance. Aime ton prochain est si bien fichu, qu’on lui pardonne le « sous-titre » super-bidon dont il s’est affligé sur sa page facebook : « Stéphane Blanchet – Auteur à la petite semaine« . Tu parles d’une modestie à la con…
Bref. S. Blanchet : quelle trouvaille ! Cette trouvaille, je la dois aux éditions sans crispation, qui ont publié il y a un mois ou deux un recueil collectif – 12 auteurs, 12 nouvelles, parmi lesquelles Cafard, de Stéphane Blanchet. Cet auteur m’était tout à fait inconnu, j’avais adoré et avais écrit, dans une « appréciation » sur l’ouvrage des éditions sans crispation : « Ce salaud a réussi à me fiche des frissons, avec l’histoire de son Serge. Superbe découverte. À lire, vraiment. Des frissons, j’vous jure, où va-t-on ? »
J’invitais donc les lecteurs d’amuse-bec.com à lire Cafard. A présent, je les enjoins de lire Aime ton prochain. 10€. Qui est l’éditeur d’Aime ton prochain ? On s’en fiche et c’est un tout autre sujet. Ici : le talent d’un écrivain et juste ça.

David Laurençon

Ps : mention spéciale pour Bénédicte Le Bris, qui a réalisé la couverture. Une bombe de « laque pour dame », une tête de mort, des mouches mortes. Bien vu et très bien fait. Comprenne qui lira.

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