BARBIE – le film

(Le parlé-chanté de Lou Reed est évoqué dans le film).

Barbie

BARBIE, de Greta Gerwig. Pas de quoi en faire une APPRÉCIATION AMUSE-BEC, mais presque. Des scènes que j’ai trouvées un peu longuettes, des lourdeurs comédies-musicales qui fracassent les oreilles, des couleurs (du rose et du rose et encore du flashie-rose et caetera) qui abîment les yeux, au début. Mais on s’y fait, on se fait à tout (quasiment).
C’est un film cool, c’est juste du cinéma, un divertissement. Avec Margot Robbie parfaite, Ryan Gosling parfait – après deux scènes, on cesse de se demander ce qu’il est venu faire dans ce délire génialement superficiel.
La porte ouverte à un milliard d’interprétations : toutes ces histoires et l’opposition et la place des hommes et la place des femmes et des études sociologiques démentes, le « patriarcat » – le mot et l’idée sont cités quarante-trois fois (j’ai compté) en deux heures de film, sans jamais être casse-couille et voilà le génie de BARBIE, de Greta, avec Margot et Ryan : « Je te raconte une histoire de poupée CULTE – une sublimité blonde, voyez-vous, la femme impeccable selon des critères parfaitement compréhensibles et je te défie de venir m’empéguer avec quelque idéologie que ce soit ». Cool, c’est le mot, superficiel, bah.

Un seul bémol : de l’émotion, lorsque qu’une ado (génération Z) se réconcilie avec sa mère, via Barbie, grâce à Barbie, grâce à sa compréhension de Barbie. comprenant enfin, dans sa caboche de sale gosse désespérément moderne, que chaque génération a……………… je ne sais plus ce que je voulais dire.
En tout cas, cette émotion vraie gâche un peu le plaisir d’un film impeccablement plat et inutile.
Bémol #2 (en évitant le spoiler) : grosso-modo, vingt-minutes avant la fin du film, je me suis demandé (parce que j’avais oublié que Barbie rappelle à je-ne-sais-plus-qui qu’elle n’a pas de vagin) comment tout cela allait-il finir. La fin, la dernière minute, les dix dernières secondes et l’ultime réplique : superbe, inattendue, EN PLEIN DANS LE MILLE.
(Et je ne rigole pas : en plein dans le mille, vraiment)

David Laurençon