INTERVIEW : FRED LE FALHER


CONVERSATION AVEC L’ILLUSTRATEUR FRED LE FALHER, À L’OCCASION DE LA SORTIE DE « GAINSBOURG », PARU AUX ÉDITIONS BALIVERNES

Rencontré en mars dernier pour parler de son premier livre, « Johnny », Frédéric Le Falher remet ça, avec Pierre Crooks et les éditions Balivernes, avec la sortie d’un nouvel ouvrage consacré, cette fois, à Serge Gainsbourg.

Par David Laurençon – 23 décembre 2021

Gainsbourg

GAINSBOURG
Textes : Pierre Crooks
Illustrations : Frédéric Le Fahler

32 pages ; 24 x 24 cm ; relié
EAN 9782350672168
Éditeur : Balivernes Éditions
Prix : 14 €

dL : Quand j’ai appris la parution de ce « Gainsbourg », la première idée qui m’est venue est : voilà, Pierre Crooks et Fred, ces deux-là, sont mis en orbite. Quelque chose comme : plus rien ne peut les arrêter. J’ai pensé ceci, me rappelant ce que tu m’avais dit, à propos de la genèse de « Johnny ». D’abord, le projet avorté d’un western illustré, puis ce travail – illustrateur de livre – qui était un terrain inconnu pour toi ; toute la démarche parfois laborieuse qui s’en est ensuivie, jusqu’à ce petit bijou, « Johnny », paru en novembre 2020. Alors, une mise en orbite. Est-ce que tu as aussi ce sentiment ?
Fred Le Falher : « Mise en orbite » ? Oui, je suis assez d’accord avec cette expression, qu’on peut aussi traduire par « galop d’essai », si on préfère la terre ferme à l’apesanteur. Disons qu’en attaquant ce deuxième bouquin, on savait un peu plus où on mettait les pieds, moi surtout. Que ce soit sur les aspects formels de l’objet (format, pagination…) mais aussi sur la méthode adoptée avec Pierre Crooks : il m’envoie les textes, et ensuite à moi de jouer, en lui soumettant régulièrement des images au fur et à mesure de mon avancement. La couverture, par exemple, ça s’est fait très vite : pour accentuer l’effet de collection, on a décliné les mêmes codes que sur le Johnny. Le personnage debout sur une couleur en aplat, un rond blanc pour mettre en valeur le buste, et le lettrage à droite. Idem pour les pages de garde, qui introduisent le livre : on applique le modèle impulsé sur Johnny, qui nous sert de référence. Donc on peut dire que le démarrage du travail, pour moi, s’est fait de façon très spontanée, sans se poser trop de questions puisqu’on voulait vraiment respecter l’identité visuelle initiale. C’est après que ça s’est compliqué…

dL : Mais l’aspect formel et la méthode – je reprends tes mots – sont au point. Ne restait plus qu’à avancer tranquillement, paisiblement, dans l’histoire de Gainsbourg, non ?
Fred Le Falher : Alors d’abord, on ne peut pas dire que l’histoire de Gainsbourg soit particulièrement « paisible »…

©Balivernes Éditions 2021

dL : Oui, il y a quelques rebonds, virages, embardées, dérapages et autres bravades…
Fred Le Falher : Ouais, on peut dire ça. Mais blague à part, pour ce deuxième livre, on a un peu changé de braquet avec Pierre. Le « Johnny » se concentrait vraiment sur les premières années de notre bonne vieille idole des jeunes, son parcours d’enfant de la balle, son apprentissage de la vie d’artiste, ses premiers pas dans le métier. Pour Gainsbourg, on s’est dit que ce serait dommage de se limiter à ça. En fait, on voulait se faire plaisir, pas la peine de se mentir : les Sucettes de France Gall, la passion fulgurante avec Bardot, la rencontre avec Birkin, la virée reggae en Jamaïque… C’était dommage de passer à côté de tout ça, quand même. Du coup, on a élargi le récit à toute une vie. Bien sûr, ça oblige à des raccourcis un peu frustrants quand on aime vraiment le bonhomme et sa carrière, mais ça permet de faire un focus sur des moments incontournables qui sont rentrés dans notre mémoire collective, et puis c’est carrément bonnard à dessiner, tous ces épisodes.

dL : Oui ? Pourquoi ?
Fred Le Falher : Ben il faut savoir que j’aime beaucoup Gainsbourg, que j’ai vraiment découvert vers 17-18 ans. Quand j’étais au lycée, c’était la période « Love on the Beat », le personnage Gainsbarre avec tous ses travers, qui nous faisaient marrer mais bon, j’étais pas super fan musicalement, c’est le moins qu’on puisse dire. Sauf que j’avais commencé à découvrir le reste, des trucs bien plus vieux comme « Comic Strip », qui n’avaient rien à voir, ou bien « L’homme à tête de chou », qu’on allait écouter les mercredis après-midi chez une copine, et j’ai pris conscience qu’il y avait tout un territoire à explorer. Etudiants, on s’est plongé avec les copains dans toute sa discographie, et c’est devenu un peu une obsession, je voulais tout connaître. « Melody Nelson », « Percussions », « Confidentiel »… On prenait les albums dans le désordre, un peu au hasard, selon ce qui nous tombait sous la main. Comme c’était bien avant Internet, ça faisait du boulot. Surtout qu’il y a plein de ramifications : la galaxie Gainsbourg, ça passe aussi par Bardot, Birkin et les autres, tout un tas de collaborations, qui élargissent encore les limites du continent Gainsbourg.
Bref, me retrouver plus de 30 ans plus tard à publier un livre sur sa vie et sa carrière, c’est génial. Je peux revisiter tout ce répertoire à ma guise, mettre en image des épisodes que je connais par cœur, rendre un hommage plein d’affection à un bonhomme pour qui j’ai une vraie admiration, et ça c’est une vraie chance. Ça dépasse de loin le travail de commande, ça devient un projet personnel avec toute la pression qui va avec, et que je me mets moi-même pour être à la hauteur de la situation. J’ai conscience que c’est un privilège, de faire un livre comme ça. Un énorme coup de bol. Mais en même temps, ça fait un peu peur parce que justement, on y met de l’affect et des souvenirs personnels.
Gainsbourg, je l’ai vu sur scène pour sa dernière tournée, à la Maison des Sports de Clermont-Fd, et ça m’a fait quelque chose, de voir ce mec en vrai. C’était hyper émouvant. D’ailleurs, mon vieux David, tu dois te souvenir qu’il était venu inaugurer la Fnac de St-Etienne, en 1990. J’y étais, y’avait un monde pas possible, mais j’avais réussi à me faire dédicacer un petit portrait en buste que j’avais modelé en pâte Fimo et peint à la main. Je l’ai toujours, mais la signature s’est effacée avec le temps…

dL : Oui, je me rappelle très bien l’inauguration de la FNAC de Saint-Étienne. Je me rappelle aussi, quelques mois plus tard, j’étais alors pigiste au journal « Le Progrès », de la dépêche de l’AFP qui était tombée dans le machin qui ressemblait à une corbeille, là où toutes les dépêches de l’AFP tombaient, et qui annonçait sa mort.
C’était ma parenthèse émotion à moi… Bon,ce livre, « Gainsbourg » : tu viens de dire le plaisir de travailler sa conception, et pourquoi ce plaisir. D’accord. Avec ça, pas de problématique technique, des questions de choix à faire ? Je suppose que oui. Non ?
Fred Le Fahler : La difficulté que ça entraîne, c’est que chaque double-page évoque une période, plutôt qu’un évènement précis. Le livre précédent, c’était un peu « Johnny sort son premier disque », « Johnny passe à la radio », « Johnny fait sa première télé », « Johnny part à l’armée »… A chaque épisode correspondait une situation précise à mettre en scène. Sur Gainsbourg, c’est différent : chaque double-page balaie une période entière, qu’on ne peut pas réduire à une seule image. Il a fallu repenser complètement les illustrations pour qu’elles relatent non pas un épisode lambda, mais une époque semée d’évènements. Donc on se retrouve avec plusieurs saynètes différentes, à relier entre elles par la composition de la page pour qu’elles ne fassent qu’une seule image. Ça veut dire des visuels plus élaborés, avec un Gainsbourg qui peut apparaître plusieurs fois sur la même illustration (épisode Bardot, par exemple, avec quatre situations distinctes). Et puis pour ne pas tomber dans un procédé répétitif, certaines pages cassent ce modèle pour proposer une seule image, mais plus symbolique que réaliste : c’est par exemple le couple Gainsbourg-Birkin qui déambule, amoureux, sur un chemin pavé de gros lettrages 70’s. Gros effort de conception, donc, mais c’est pas plus mal pour moi, ça évite de faire un copier-coller de « Johnny » parce que je fuis la routine comme la peste. J’en ai un peu chié, pardi, pour certaines pages, mais faut croire que j’aime ça !

©Balivernes Éditions 2021

dL : Je comprends. Ne pas confondre mise en orbite, et pilotage automatique, somme toute.
Fred Le Falher : Ben oui. Ça se fait pas tout seul, je peux même dire que plus d’une image ont été accouchées dans la douleur. Finalement, c’est peut-être plus facile de raconter une histoire avec laquelle on a un peu plus de distance. Enfin, jusqu’à un certain point, hein : j’irais pas dessiner un bouquin sur Florent Pagny, faut pas déconner. Johnny, par contre, ça reste un type que j’aime bien mais pas du tout dans les mêmes proportions, c’est pas quelqu’un que j’ai écouté dans mes années d’apprentissage (on va dire entrer 16 et 20 ans) alors que Gainsbourg, oui, il a vraiment marqué ma vie d’ado-qui-devient-adulte.

dL : D’accord. Au fait : Gainsbourg dans une collection jeunesse ? Gainsbourg, est-ce pour les enfants ?
Fred Le Fahler : Ah ah, c’est clair que c’est pas « Pierre et le Loup » ! On avait conscience dès le départ que c’était potentiellement casse-gueule mais finalement, c’est un peu le principe de cette collection : on s’adresse aux parents avant tout, faut pas se leurrer. Simplement, des livres d’histoires illustrés pour adultes, c’est pas si fréquent alors par réflexe ou commodité, on range ça direct au rayon Jeunesse. Moi le premier, c’est fréquent que j’achète des bouquins soi-disant « Jeunesse », parce que le graphisme ou le sujet me plaisent. Et puis de toute façon, c’est souvent les parents qui choisissent les livres pour leurs gamins, donc visuellement c’est le regard de l’adulte qui doit être attiré. Et dans cette logique-là, le nom et la silhouette caractéristique de Gainsbourg au milieu d’une vitrine « Jeunesse », forcément, ça frappe parce que ça détonne.

dL : He, oui. Comment vous-y êtes vous vous pris, Pierre Crooks et toi, pour adapter ou « insérer », disons, artistiquement, Gainsbourg au rayon Jeunesse ?
Fred Le Fahler
: Moi, encore une fois, je n’ai pas du tout adapté mon dessin à un public « enfant ». J’aurais dessiné Gainsbourg de cette façon-là de toute façon, quel que soit le support et le public visé. La seule limite qu’on s’est imposés, c’est la clope, pour ne pas être emmerdés une fois le livre imprimé. D’après Pierre, qui s’est renseigné sur le sujet en tant qu’éditeur, la loi n’est pas si claire que ça mais on a quand même préféré s’auto-censurer, par mesure de précaution. Au-delà des fameux cas Lucky Luke avec son brin d’herbe ou Jacques Tati privé de sa pipe, j’ai en tête une couverture récente de Rock&Folk (pas vraiment Pomme d’Api, donc) où la clope dans la main de Neil Hannon (Divine Comedy) avait été gommée. Donc bon, on a fait un Gainsbourg sans nicotine. C’est un peu con parce que ça enlève un accessoire-fétiche au personnage, mais c’est comme ça.

dL : Ah, je t’arrête : le livre est tellement bien fichu, qu’en le lisant je n’ai même pas fait attention à ça ! Tu me le fais remarquer…Bravo !
Fred Le Falher : J’ai quand même rusé en mettant une ou deux volutes de fumée ça et là… Et puis j’ai compensé en glissant des verres et des bouteilles dans plusieurs images mais ça, c’est marqué nulle part qu’il y a de l’alcool dedans, hein. Avec les bulles, ça peut être de la limonade…

©Balivernes Éditions 2021

dL : Bien. On peut aussi faire passer du café pour du porto.
Fred Le Fahler : Ou l’inverse : c’est marrant que tu dises ça, parce qu’un jour, mon père s’était servi un petit Porto justement, en loucedé, dans une tasse de café pour que ça passe inaperçu. Sauf qu’on l’a démasqué, forcément : ça nous paraissait bizarre qu’il boive un café à 11h30 du mat, un horaire où à la maison on était plutôt du genre à trépigner pour l’apéro. Il était super emmerdé, on s’est bien marrés. Du coup, hop, ça a été le signal pour démarrer l’apéro pour tout le monde, un poil plus tôt que prévu !

dL : Eh eh. Voilà pour la Gitane et la bibine. Côté cul ?
Fred Le Fahler : Côté vie privée…

dL : Oui, c’est ce que je voulais dire.
Fred Le Fahler : Ben, on évoque dans le livre la séparation douloureuse avec Bardot, plus loin le départ de Birkin, les excès de la période Gainsbarre… Alors bien sûr, c’est de la suggestion, on ne rentre pas trop dans les détails, mais les zones d’ombre sont quand même là, en filigrane. Disons que le livre peut servir de porte d’entrée dans l’univers foisonnant de l’homme et de l’artiste, libre ensuite aux enfants qui le souhaitent d’aller chercher un peu plus loin, en fouillant notamment dans la discothèque familiale. Ou sur internet, tout bêtement (« fouiller dans la discothèque familiale », putain, mais quels enfants font encore ça !)…

dL : Et c’est là qu’ils tombent sur Love on The Beat, et qu’ils demandent à leurs parents pourquoi elle crie, la dame…
Fred Le Falher : Alors dans ces cas-là, pour faire diversion (et avec un soupçon de lâcheté), je recommande d’enchaîner rapido avec le morceau « Evguenie Sokolov », sur l’album « Mauvaises nouvelles des étoiles », un instrumental reggae rythmé par des bruits de prouts qui amusent toujours la galerie.

©Balivernes Éditions 2021

dL : Eh eh, oui, ça aussi c’est du Gainsbourg. Capable du caca-prout, aussi bien qu’à une poétique extraordinaire. Et dans tout ceci, pas mal d’événements privés, disons, violents.
Fred Le Falher : En fait, il n’est pas inutile que la lecture du livre soit accompagnée par les parents, parce que certains détails des images peuvent nécessiter une explication qui ne figure pas dans les textes : c’était quoi, l’étoile jaune, pendant la guerre ? pourquoi Gainsbourg et Bardot portent des flingues ? ça veut dire quoi « Je t’aime moi non plus » ? pourquoi on voit un poing levé sur la page Jamaïque ? Et quand ils seront un peu plus grands : pourquoi Gainsbourg sourit en coin en mangeant une sucette avec France Gall ? Un peu de grain à moudre pour favoriser la communication au sein des familles, quoi.

Gainsbourg
FRED LE FALHER

dL : Qu’aurait pensé Serge Gainsbourg de ce livre, un illustré sur sa vie, rayon jeunesse ?
Fred Le Falher : Ah ça… On ne le saura jamais avec certitude mais je me dis que oui, ça lui aurait plu. C’est quand même un type qui a longtemps souffert d’être rejeté, incompris, qui en a pris plein la gueule… Sur les dernières années, il est enfin devenu populaire auprès des jeunes générations, tous les « p’tits gars » et les « pisseuses » qui sont venus l’acclamer sur scène, et ça se voyait qu’il était vachement touché par ce soutien. Un livre qui raconte Gainsbourg aux enfants, forcément, ça va dans le sens d’une reconnaissance large, alors oui, je me dis qu’il aurait été content. Il y a une douzaine d’années, on avait rencontré Jane Birkin avec mes élèves, pour lui présenter un livre illustré qu’on avait réalisé avec eux à partir de ses chansons. Et elle nous avait dit : « Serge aurait été super content de voir ça. Il était très triste que les gens ne l’aiment pas, il voulait être aimé, surtout par les jeunes. Il aurait adoré voir tous vos dessins, et vous voir, vous tous, aujourd’hui, autour de lui ». En tout cas, j’espère que le livre exprime cette affection pour Gainsbourg qu’on a mis dedans.

dL : Superbe, et difficile de rebondir sur cette note si humaine et touchante… Tout ceci me fait penser à ta « bonne étoile », celle-là que tu évoquais quand nous nous sommes rencontrés à la sortie de « Johnny ».
Fred Le Fahler : Etoile jaune, en l’occurrence, s’agissant de Gainsbourg… Mais oui, bien sûr, je m’estime super chanceux d’avoir l’opportunité de faire des livres sur des sujets pareils, qui se situent pile-poil dans ce que j’aime (et dans ce que je sais faire, surtout). Johnny puis Gainsbourg, pour démarrer dans le secteur Jeunesse, c’est parfait pour moi. Je remercierai jamais assez Pierre, qui a eu cette intuition salvatrice : me proposer des biographies rock pour les enfants. C’est un registre qui me plait carrément, autrement plus que de dessiner des petits lapins dans la forêt !

dL : Ah, eh bien, plutôt que de rebondir sur ce Gainsbourg, le vôtre, celui de Pierre Crooks et toi, celui des éditions Balivernes, petite et dernière question à propos de demain, et les projets à venir. Tu avais évoqué, lors de notre dernière conversation, un possible bouquin sur l’épopée des « Verts ». Pour les lecteurs d’amuse-bec, je précise qu’il s’agit de l’équipe de foot la plus fabuleuse de tous les temps. Ça en est où ?
Fred Le Falher : Alors celui-là, il en est encore au stade de la gestation… Pour tout dire, je me suis jeté à l’eau l’année dernière, en écrivant toute une histoire. C’est un petit garçon de 8 ans qui parle, on est en 1976, et les Verts sont ses héros. Sauf que les héros, dans la vraie vie, ne gagnent pas toujours à la fin… C’est raconté sur un ton très personnel, à la première personne, parce que ce petit garçon, évidemment, c’est moi. Pour le coup, c’est un sujet qui me tient vraiment à cœur, parce que ça a marqué mon enfance, et donc ma vie pour toujours. C’est pour ça que j’ai eu envie d’écrire moi-même le texte : c’est mon histoire à moi que je raconte, même si elle a été partagée de la même façon, probablement, par tous les enfants qui avaient 8 ans en 1976, et qui ont été façonnés par tout ça : Dominique Rocheteau, l’album Panini, le maillot Manufrance, la chanson « Qui c’est les plus forts… », les matchs sur la télé en noir et blanc, les poteaux carrés de Glasgow… Finalement, ça parle autant de moi (et de ma famille) que de l’équipe de St-Etienne. Du coup, c’est à la fois drôle, et triste. Mais est-ce-que ça sortira un jour ? Et si oui, chez Balivernes ? J’aimerais bien, évidemment, mais je ne sais pas trop ce qu’en pense Pierre. On n’en a pas vraiment parlé, pas eu le temps, parce qu’entretemps on a démarré le Gainsbourg, et là on est de nouveau sur un troisième projet, toujours sur un grand nom de la culture pop en France, mais ce sera un peu différent puisqu’on s’oriente vers un livre-disque… J’en dis pas trop plus pour le moment, mais je saurai revenir vers toi le moment venu, hé hé…

dL : Ok. Je ne le publierai pas dans amuse-bec.com. Mais ma curiosité et mon voyeurisme sont quasi-pathologiques… Je te promets que je ne le diffuserai pas. Dis-le-moi dans l’oreille.
Fred Le Falher : Personne ne nous entend ? Le FBI ne t’as pas placé sur écoute ? Darmanin non plus, t’es sûr ?

dL : Pas de problème. Nous sommes seuls et en sécurité, je te le dis.
Fred Le Falher : Bon alors je te le murmure à l’oreille : le prochain projet, c’est autour de …
[………………………………………………………..]

dL : Ah oui ? Intéressant. Ok, bouche cousue. Je n’ai rien entendu.
[Fred lâche un pêt]
Fred Le Fahler : Et çui-là, tu l’as entendu ? Un gros PROUT bien sonore signé Evguénie Sokolov, ah ah !

dL : Bon sang, tu crains, Fred.
Fred Le Fahler : Je déconne, t’es pas obligé de publier ça.

dL : Trop tard, c’est dans la boîte. Bon, à part ça, mon ami, un dernier mot avant que l’on se quitte ? J’ai bien dit un mot, pas un vent de fanfare.
Fred Le Falher : Ben… Je suis venu te dire que je m’en vais, mais on se retrouvera, vieille canaille !

À très vite, vieux solide !

Sérigraphie Gainsbourg, 2 couleurs, ©Fred Le Falher

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