DUNCAN S’OCCUPE


David Laurençon
>> PARUTION DE LA DEUXIÈME ÉDITION
éditions sans crispation, 2024

Duncan

ILLUSTRATION DE COUVERTURE : FRED LE FAHLER
EAN13 : 9782493535238
160 pages / 18 €
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Lettre de Thierry Girandon

Duncan s’occupe est un roman picaresque qui se déroule dans un monde devenu un vaste cabaret peuplé de filles blafardes et protégé du vide par un immense zinc crênelé de bouteilles d’alcool. Duncan attise sa souffrance dans une cuite sans fin, une manière de chevauchée vers une introuvable aurore.
C’est donc un grand livre d’aventures où il est question d’alcools forts, de pillages, de flibustières, d’un pirate ; mais aussi d’un chevalier au lion, parce qu’il s’agit d’une histoire d’amour, parce qu’il s’agit d’un livre romantique si l’on n’oublie pas que le romantisme a à voir avec la mort, les nuits blanches, les excès, et toutes ces petites morts entre les jambes écartées d’une amour défunte.
On pense certes à quelques auteurs étasuniens mais le temps et l’espace de Duncan sont les nôtres. Et si à la lecture de Duncan on rougit, c’est pour cette littérature chichiteuse et constipée qui est la nôtre et qui se replie de plus en plus, par frilosité, dans les feuillées d’un passé poussiéreux, et dans des lits aux draps trop propres (même pas défaits), et où les pages paires on lit « je t’aime » mais « je ne t’aime plus » les pages impaires, et cela pendant des kilos de pages jusqu’au « je te re-aime » final.
Pendant que Duncan s’occupe, c’est sûr qu’un vrai livre se fait”.
Thierry
> Thierry Girandon : Interview


[archive, première édition]


KERRY LEGRÈS, FOCUS LITTÉRATURE

« J’ai adoré Duncan, mais j’ai si honte… »

« Je ne sais même pas par quoi commencer tant cette lecture a été déboussolante. Je suis même incapable de vous dire si j’ai aimé ou non. Ça ne m’est arrivé qu’une seule autre fois par le passé et avec le recul, j’avais vraiment apprécié. Ici, je pense que j’ai détesté aimer ou aimé détester ? Je ne saurais pas encore vous dire en réalité, mais tout ce que je sais finalement, c’est que c’est ça l’Art, c’est ça la Littérature avec un grand L.
En fait, on m’avait prévenu, ce livre on l’aime ou on le déteste, il n’y a pas de juste milieu. Je ne vois pas comment cela pourrait être possible tout simplement. C’est un livre qui pue la souffrance , la déchéance et. C’est donc une histoire que tout le monde ne lira pas de la même manière, c’est aussi simple que cela.
Duncan, un jeune homme de vingt ans voit sa vie basculer quand sa petite amie le quitte (après qu’il l’ait frappée…), à partir de là commence un long processus d’autodestruction, plus rien d’autre ne comptera pour lui mis à part et le sexe. Il voguera tel un pirate de mer en mer, vivant de ses pillages de plus en plus nombreux et risqués, toujours accompagné de son plus fidèle ami : la boisson.
Je n’aime pas du tout les livres érotiques et pourtant celui-ci est rempli de scènes de sexe, de sodomies, de perversions presque, et cela ne m’a pas dérangé une seule seconde. Il faut croire que souffrance et dépravation font très bon ménage, bien plus que l’amour et le sexe. Étonnant ? Non, je ne pense pas, c’est juste qu’il ne s’agit pas de littérature pour petite ménagère qui s’ennuie, l’auteur ne cherche pas à faire vendre une histoire insipide vue et revue, ici l’auteur renoue avec le vrai sens du mot romantisme : expression la plus profonde des états d’âme d’un homme se battant contre ses sentiments et sa raison ” cherchant l’évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique.
En réalité, j’ai adoré. J’ai adoré Duncan, mais j’ai si honte de l’avoir apprécié et de l’apprécier encore. Lui, cet homme qui s’est servi de son affliction pour utiliser toutes ces filles et pour voler la virginité de certaines (entre autres). C’est un homme odieux, égoïste et inconscient, mais terriblement attachant malgré tout, sa souffrance étant universelle. Comment ne pas avoir envie de le serrer dans ses bras pour lui dire que tout ira bien ? Mais comment ne pas avoir non plus envie de lui secouer les puces pour avoir engendré tout ce mal autour de lui ?
L’auteur manie sa plume avec une vulgarité sans pareille, pour autant elle a ce je-ne-sais-quoi de poétique. Je ne cherche pas à savoir comment il a réalisé cet exploit, j’ai simplement savouré. Je n’ai pas vu la fin du livre arrivé à mon grand désarroi. A la fin de cette lecture, un manque subsiste… Bravo !
Bon… Oui, j’ai adoré en fait. Donc je vous le conseille à vous qui aimez sortir de votre zone de confort et qui n’avez pas peur de redécouvrir la Littérature ! »
Kerry Legrès, article in situ > focus-litterature.com

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