Bibliographie
Les Faux cils et le marteau (roman), Huguet éditeur 2010
Amuse-bec (nouvelles), Crispation éditions 2014
La Corde ou la cagoule (roman), Utopia éditions 2015
La Malafolie (nouvelles), Utopia éditions 2016
Quand Fleurissaient les cow-boys (roman), Utopia éditions 2018
Le Petit Sauvagneux (nouvelles), Utopia éditions 2019
Perpète (nouvelles), éditions sans crispation 2020
La Soie des garde-fous (poésie), éditions sans crispation 2024
Presse & blogs
Il y a avant toute chose Perpète, de Thierry Girandon. C’est plein de « Jean », c’est désespérément banal, absurdement fou, un réalisme noir, des montées acides parfois (et des fesses)
LIBRAIRIE LUNE & L’AUTRE
LA BIBLIOTHECAIRE
> PERPÈTE : La belle surprise
FATTORIUS
> Thierry Girandon : L’obsession de l’éclairage artificiel
> Perpète : De la tendresse pour les Jean de peu
KULTUROPAT
> D’étonnantes envolées poétiques
(mediapart)
LITZIC
> Black-out au milieu de la nuit
> L’auteur du mois : le portrait
> Interview
On se régale à lire Amuse-bec : douze nouvelles fort diverses, traversées par l’observation d’une certaine humanité, de petites gens, et aussi par le thème des vicissitudes des corps que l’auteur n’hésite pas à disloquer ou à malmener pour les besoins de la cause. L’auteur a aussi le chic pour recréer les voix qui conviennent le mieux à chaque situation, à chaque personnage. Enfin, il y a un sens des images et de la poésie dans Amuse-bec.
Daniel Fattore
Amuse-Bec, l’ouvrage phare des Éditions Crispation regroupe une douzaine de nouvelles, toutes empreintes d’un style sombre, presque morbide, duquel s’échappent d’étonnantes envolées poétiques et réjouissantes dont seul un esprit aiguisé est capable de produire après avoir distingué du réel, ces instants fugaces qui font que nous poursuivons coûte que coûte vers l’absurdité la plus totale tant nous sommes irresponsables, pour ne pas dire assez cons.
Kulturopat
INTERVIEWS
Chroniques de Thierry Girandon :
« Au fond d’une cour d’immeuble, là où jadis logeait la concierge, habitait Jean, un chômeur de très longue durée, sorti des statistiques pour infléchir favorablement la courbe du chômage d’un millionième. Il se disait Français depuis des générations mais avait l’accent d’un étranger originaire d’un pays aujourd’hui disparu. Le drapeau de ce pays était introuvable, même dans les Larousse. Peut-être avait-il eu le destin d’une Pologne ou d’une Atlantide. Ne subsistait de ce pays que le chapska d’un lancier mort à cheval devant un panzer ou la colonne d’un temple au fond des eaux et qui servait de margelle à une sirène, un silure ou une murène. Peut-être que l’accent de Jean provenait-il de dents supplémentaires au niveau de la mâchoire inférieure. Il donnait l’impression de rire constamment. Son visage était environné de rides : un îlot paradisiaque au milieu d’une mer démontée. Jean n’avait de cheveux qu’au-dessus des oreilles et un crâne qui semblait en tôle, parce que bosselé. Dans ses sourcils broussailleux, l’été, on pouvait cueillir des mûres. Il fumait des cigarettes roulées. Une roulée éteinte au coin des lèvres le contentait une journée entière […]
Extrait de la nouvelle « LES PLUIES »