VŒUX, ÉPIPHANIE & VISIONS


TJ OWENS : UNE NOUVELLE ÈRE,
Néo-expressionnisme

“entering a new phase of life “, TJ OWENS, 26 décembre 2023
Mix technique on paper; 9×12 inches
> Conversation avec l’artiste américain TJ OWENS

THIERRY GIRANDON,
Ecrivain

Grâce à une courte échelle, j’atteins les barreaux de ma fenêtre. Par la force des bras, je me hisse jusqu’à elle et regarde dehors. J’ai fait de la gymnastique dans mon jeune âge. Certains matins, il m’arrive encore, au lever, de réaliser une belle fente avant que je transforme en une planche : en équilibre sur une jambe, le dos à l’horizontale, les bras joliment écartés. Jusqu’à ce que je tombe à genoux.
Par la fenêtre, je vois les longs barreaux de vapeur dessinés par les avions dans le ciel gris. Des étourneaux font la ronde, silencieux. Des corbeaux vieillissent sur les antennes râteaux désormais inutiles. Il y a aussi des barreaux aux fenêtres des immeubles. Quelqu’un me regarde ou regarde le vide. Il vit. Son souffle agite faiblement le rideau. D’autres regardent à la télévision des flics faire respecter la loi ou des couples s’aimer, se déchirer. Un jour, j’ai vu une femme nue traverser son salon.
J’ai fait de la gymnastique dans mon jeune âge, mais mes bras grêles ne me supportent plus. Mes mains cèdent. De l’immeuble en face, on me montre du doigt, horrifié.
> Conversation à la coule avec T. Girandon

PERE IHOR RANTSYA,
Vicaire de L’Eparchie St-Volodymyr Le Grand

« Chers lecteurs d’AMUSE-BEC,
Bonne Année 2024 !
Qu’elle soit une année de victoire
de la lumière sur les ténèbres,
du bien sur le mal,
de la foi sur l’ignorance,
de la vérité sur le mensonge,
de la beauté sur la laideur.
J’espère que l’art, qui est au centre de l’intérêt d’AMUSE-BEC, contribuera à la réalisation de ces souhaits, et j’invite à contempler l’icône ukrainienne de la Nativité du Christ, “actualisée“ par la guerre ».

STÉPHANE BLANCHET

« Cher Amuse-bec,
À l’heure où j’écris ces lignes, je suis en robe de chambre, et il fait un peu froid dans la pièce. Tu m’as demandé : quoi de neuf depuis ton interview dans Amuse-bec, Stéphane ? Eh bien…
J’ai offert un manga à mon petit neveu à Noël, et j’ai l’impression qu’il ne l’a pas aimé. Mon frère sortait de la grippe, ma mère m’a acheté un drap-housse pour mon matelas, les chocolats Jeff de Bruges étaient corrects, je n’ai pas grossi ; j’ai eu mon premier Covid au mois d’octobre (pas de toux), et mon rendez-vous chez l’ORL, s’est bien passé : pas de cancer.
J’ai compris la parabole du chat de Schrödinger, j’ai de plus en plus de mal avec ceux qui téléphonent sur haut-parleur dans le tramway, un marqueur de l’âge qui m’effraye, car je crains de me faire appeler boomer, alors que je suis en réalité de la génération X (qui, au passage, est aussi le titre d’un excellent bouquin de Coupland), et que le boomer, c’est mon père. J’ai d’ailleurs dîné avec lui avant Noël, et il allait bien, je crois, mais cette génération-là répugne à parler de sa santé – ce que je trouve particulièrement sain (il m’a répondu «  je ne serais pas là, si je n’allais pas bien »).
Des constantes : j’ai de moins en moins besoin des autres et je me demande si c’est normal ou très égoïste. Je me raccroche à la phrase de Bukowski « Vous appelez cela solitude, j’appelle cela liberté », mais parfois, toujours en robe de chambre, devant mon écran, à traquer les virgules renégates, tandis que le frigo grésille sur un air de reggae (je suis les conseils d’un gourou d’internet qui prétend qu’il faut faire entrer des ondes positives en soi pour être heureux, ceci inclut la musique, les informations et les gens), je m’interroge : tout cela n’est-il pas le produit d’un ego démesuré ?
Ça m’angoisse, l’ego.
Il y en a trop.
Partout.
C’est peut-être mon roman qui déteint sur moi. Je prévois de le terminer cet été. Le titre devait être L’égoïste, mais ce sera Ego, titre qui, je trouve, rendrait vachement mieux sur une couverture jaune de chez Gallimard. La réécriture avance bien. J’arrive au point crucial où, tout écrivain le sait, le couperet doit tomber : ai-je passé deux ans à écrire une grosse daube ou un chef-d’œuvre ? J’évite d’y penser.
Hé ! Le film tiré de ma nouvelle «  Phone Breaker » est sorti au Maroc. Nous avons été sélectionnés en compétition au festival du film de Tanger, sans recevoir de prix. Tant pis. Si ça te tente, la bande-annonce est sur You Tube et ma page d’auteur Facebook.
Mais voilà que je parle encore de moi… L’ego, l’ego, l’ego…
Franchement, qui ça intéresse ?
Les gens n’ont pas changé, moi non plus ; on se tolère, on s’évite, parfois on s’aime, rarement on s’écoute.
J’espère que tu vas bien, sans être certain que la réponse me concerne.
Je t’embrasse, cher Amuse-bec, et cette fois je suis sincère.
Stéphane Blanchet ».
> Conversation avec Stéphane Blanchet

ÉRIC BONNOT

« Bonjour à tous ! Quelques lignes afin de vous souhaiter une excellente année ! J’aurais aimé vous faire découvrir de nouvelles réalisations, mais un imprévu de taille m’a obligé à reléguer tout cela à 2024 ! (que je me souhaite donc, également bien bonne ! ) À bientôt donc ».

Sculpture en fer forgé –230 X 100 X 285 cm ©Éric Bonnot 

Conversation avec Éric Bonnot, sculpteur et forgeron :
> MAGIE & MYSTICISME

OLIVIA HEWSON-BONNEAU

« Pourquoi on a un secret ?
Tu connais le mot « présages »?
Ça veut dire que quelquechose va arriver… Peut-être pour moi d’ailleurs ?
Ça va arriver comme un espoir secret. Alors tout à coup, on aura plus de secrets.
En attendant, viens, ôte ton manteau comme tu ôterais les mots superflus
et laisse-moi te faire voir,
et te regarder
si tu sais comprendre… »

> Conversation avec la photographe et illustratrice OLIVIA HEWSON-BONNEAU

QUOI DE NEUF,
FRED LE FALHER ?

« Notre denier échange, c’était autour du livre « Gainsbourg » (éditions Balivernes), fin 2021. Ça fait deux ans, alors quoi de neuf depuis ? D’abord un troisième bouquin, toujours chez Balivernes : « Nino Ferrer », un livre-disque accompagné d’un CD de reprises signées La Bande à Gaston. Le quatrième est sur les rails : peut-être bien « Elvis », mais l’entourage de l’éditeur lui suggère de faire un bouquin sur une artiste-femme, parité oblige… Fait chier : d’abord c’est plus dûr à dessiner, les femmes, et puis ensuite, quelle chanteuse pour rivaliser avec Elvis ??? Moi je vois pas. En attendant, quoi d’autre à signaler depuis 2021 ? Toujours amoureux de ma meuf ; les enfants qui grandissent et qui nous font bien marrer ; les travaux dans la maison qui avancent lentement mais surement ; des nouveaux arrivants poilus dans la famille (5 chats qui ont rejoint le lapin-nain) ; toujours prof et j’aime toujours ça (malgré tout !) ; pas mal de concerts tout petits (souvent) ou très gros (Springsteen au mois de mai) ; plein de sérigraphies avec ou sans les élèves ; pas mal de bières ingurgitées donc forcément, parfois, des bonnes cuites ; toujours pas végétarien, et pas demain la veille ; des manifs qui ont servi à rien l’an dernier ; des affiches pour des trucs assez variés + 9 pages de BD sur des athlètes féminines auvergnates, pas du tout mon registre mais c’était cool à faire ; des films et des séries d’action regardés avec ou sans ma meuf selon le degré de violence et de noirceur ; des copains que je ne vois pas assez souvent mais quand on se voit, c’est toujours des bons moments ; des soirées à faire le DJ occasionnel à grands coups de 45 tours ; zéro roman lu (je sais, c’est mal) mais par contre des biographies rock et beaucoup de presse ; la mort de Shane McGowan qui m’a fait verser une larme ; et toujours ce projet de bouquin sur l’épopée des Verts auquel il va bien falloir que je me consacre sérieusement… Tout ça en vrac et en oubliant plein de trucs mais bah, c’est pas grave. David et tous tes lecteurs, je vous souhaite une belle année 2024 et je trinque à votre santé, et à la vie en général, et à celles et ceux qui la peuplent ! Yeaaaaaah !!! »
FRED LE FALHER

VŒUX
illustration numérique réalisée sur Quark X-Press, « un logiciel que plus grand monde n’utilise et qui, de toute façon, n’a jamais été conçu pour dessiner »©Fred Le Falher

> Conversation autour du livre « Gainsbourg »
> Conversation autour du livre « Johnny »