édition brochée – 186 pages
EAN13 : 9791095024040
Date de parution : 17/09/2020
Prix : 15 €
édition brochée – 134 pages
EAN13 : 9782953038361
Date de parution 27/04/2014
12 €
« Il y a avant toute chose Perpète, de Thierry Girandon. C’est plein de « Jean », c’est désespérément banal, absurdement fou, un réalisme noir, des montées acides parfois (et des fesses) »
LIBRAIRIE LUNE & L’AUTRE
CONVERSATION AVEC THIERRY GIRANDON, le 29/10/2021
> LIRE L’INTERVIEW
LA BIBLIOTHECAIRE
>> PERPÈTE : La belle surprise
FATTORIUS
> L’obsession de l’éclairage artificiel
> Perpète : De la tendresse pour les Jean de peu
KULTUROPAT
> D’étonnantes envolées poétiques
(mediapart)
LITZIC
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RADIO ACTIV’
> Bande originale de livres (podcast)
>Interview de Thierry Girandon
PERPÈTE est le 7ème livre de Thierry Girandon, le dernier publié par David Laurençon pour les éditions sans crispation.
Amuse-bec est le deuxième livre de Thierry Girandon, après son polar, publié par Huguet éditeur en 2010, « Les Faux Cils et le marteau ». Cet ouvrage est le premier officiellement édité par « sans crispation – éditions ».
« Au fond d’une cour d’immeuble, là où jadis logeait la concierge, habitait Jean, un chômeur de très longue durée, sorti des statistiques pour infléchir favorablement la courbe du chômage d’un millionième. Il se disait Français depuis des générations mais avait l’accent d’un étranger originaire d’un pays aujourd’hui disparu. Le drapeau de ce pays était introuvable, même dans les Larousse. Peut-être avait-il eu le destin d’une Pologne ou d’une Atlantide. Ne subsistait de ce pays que le chapska d’un lancier mort à cheval devant un panzer ou la colonne d’un temple au fond des eaux et qui servait de margelle à une sirène, un silure ou une murène. Peut-être que l’accent de Jean provenait-il de dents supplémentaires au niveau de la mâchoire inférieure. Il donnait l’impression de rire constamment. Son visage était environné de rides : un îlot paradisiaque au milieu d’une mer démontée. Jean n’avait de cheveux qu’au-dessus des oreilles et un crâne qui semblait en tôle, parce que bosselé. Dans ses sourcils broussailleux, l’été, on pouvait cueillir des mûres. Il fumait des cigarettes roulées. Une roulée éteinte au coin des lèvres le contentait une journée entière […]
Extrait de la nouvelle « LES PLUIES »
On se régale à lire Amuse-bec : douze nouvelles fort diverses, traversées par l’observation d’une certaine humanité, de petites gens, et aussi par le thème des vicissitudes des corps que l’auteur n’hésite pas à disloquer ou à malmener pour les besoins de la cause. L’auteur a aussi le chic pour recréer les voix qui conviennent le mieux à chaque situation, à chaque personnage. Enfin, il y a un sens des images et de la poésie dans Amuse-bec.
Daniel Fattore
Amuse-Bec, l’ouvrage phare des Éditions Crispation regroupe une douzaine de nouvelles, toutes empreintes d’un style sombre, presque morbide, duquel s’échappent d’étonnantes envolées poétiques et réjouissantes dont seul un esprit aiguisé est capable de produire après avoir distingué du réel, ces instants fugaces qui font que nous poursuivons coûte que coûte vers l’absurdité la plus totale tant nous sommes irresponsables, pour ne pas dire assez cons.
Kuturopat
KULTUROPAT – THIERRY GIRANDON :
« Quoi de plus normal donc, que de persister dans l’évidente médiocratie quand se révèlent ici et là les petits plaisirs de chaque jour ? Si des fois nous décidions de stopper la confiscation systématique des richesses par une soit-disant élite, jamais nous ne mettrions le doigt sur des instants de bonheur. Quoi ? Que l’homme soit comblé… impensable. Qu’on le comble de Coca ! Il est fait pour ça. M’est avis que Thierry Girandon a écrit Amuse-Bec dans cet état d’esprit.
Pour preuve, dans Il n’y a plus beaucoup d’enfants qui viennent, le premier texte du recueil, des mots comme alcool, sarcophage, fumée, enfumée, excitation, ivresse, sperme, liqueur, liquoreux, laideur, chiottes, sexes, chiens, truffes, chairs, rideau de fer… un champ lexical qui donnerait envie au lecteur de se lancer dans le toilettage canin.
Quant au second, – Marotte – « Il n’avait plus de ventre (…) de fesses », cuisses, couteaux, exciter, branler, fripée, viol, slip, jouet… ils plongent le lecteur dans un questionnement sincère pour, au final, découvrir que « Raoul jutait de travers ». Un sourire se dessine, timide. Puis se multiplie à mesure que la lecture avance. Le rêve de l’autre, soutirera bien plus au lecteur. « Arrache ma culotte avec les dents qui te restent ! » dit-elle à la cloche très proche d’une éjaculation féroce. Aussi insiste-t-elle : « Roger, (…) j’ai toujours rêvé d’un gueux ! » Jubilatoire.
Et les dialogues, d’une justesse invraisemblable ! « Les chiottes sont sur le palier ? Oui, mais je pisse dans le lavabo. Oui mais pour les gros besoins ? Au fond du couloir. Quel soulagement, dit-elle »… Direct, concret, droit au but comme dirait l’autre.
L’autre justement, tantôt absent, telle Nora dont la paupière se lève pour un oui ou pour un si ; tantôt emmerdeur comme l’autre cloche qui tire Roger de son rêve ou, plus loin, ce flic qui l’empêche d’en finir. Mais aussi l’autre, le partenaire d’une danse, toujours dans un bar, parce que c’est plus pratique pour « parler au creux de l’oreille » et, par-là, de conclure vite avant de rentrer chez soi (Cheveu). Ou, à l’inverse, de ne plus rentrer (Salope) parce que Jeanne le croît dans un accident d’auto – enfin libre ! Autant s’autoriser une bonne pipe. Merde, un texto. Il n’est pas mort alors ! Que faire de tout ce foutre au fond de la bouche ?